Aurélien
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Comment j'approche des 300.000 signes O.O
J'ai entamé hier le 10e chapitre, et dépassé du même coup l'énorme cap des révélations les plus importantes ( enfin, presque, mais bon, au moins maintenant le lecteur sait pourquoi le Chevalier est docteur ès emmerdes )... Et là, je suis franchement en train de me dire que je suis sur le bonne route. Du trio de créatures que j'ai choisi d'emmener au bout de ma plume, j'en ai parfaitement compris 2.
Miroir, mon aînée, ma première révélation quand à la véritable nature du lien auteur/personnage. Celle là me suit depuis depuis de deux ans, et j'en arrive à ne plus pouvoir déterminer si c'est elle qui pense comme moi ou moi qui pense comme elle.
Le Chevalier, dernier arrivé mais premier servi. Oh, lui, alors ! Il est tellement libre, tellement cinglé, tellement ancré dans mon coeur de midinette, que je n'ai même plus besoin de cogiter sur sa manière de fonctionner. Il réagit tout seul, il galope tout seul... D'ailleurs, si je ne fais pas attention, il va finir par se sauver >.<
Reste Aurélien. Mon Aurélien, mon petit blond que je pensais aimer et comprendre mieux que personne. Perdu, c'est lui qui reste le plus obscur. Un gamin poétique et solitaire, qui a vécu des horreurs mais qui n'en dit rien. Il gamberge, il observe, mais il garde tout en dedans... Et moi j'ai beau l'avoir mis au monde ( quoique... ), j'ai beaucoup de mal à l'empoigner aussi fermement que ses deux collègues. Il m'échappe, ce sale gosse ! Ou plutôt, il me fait signe de le suivre, mais dès que je pense l'avoir rattrapé, pouf ! Il se casse à l'autre bout de mon imagination. Aurélien, laisse moi te comprendre, merde, sinon comment veux-tu que je finisse mon livre ?
La deuxième moitié du chapitre 8 et la première du 9 lui sont presque entièrement consacrés... Jamais je n'avais écrit aussi longtemps sur lui. Et là, là il a bien failli se laisser choper. Mais au fond, malgré tout ce qu'il peut dire, c'est lui le plus libre de mes personnages... Et je crois que je n'ai pas fini de courir après T___T
Un personnage, c'est un enfant, mais c'est aussi un parent... Une espèce de guide, de balise qu'on a fait émerger dans un coin de notre tête, et qui nous donne un objectif. L'itinéraire, c'est sa vie ; la carte, ce sont ses pensées. Et le seul GPS auquel on ait droit, c'est notre logique d'auteur et d'être humain... Pour Aurélien, l'élève et l'amoureux, l'enfant et l'adulte, aventurier malgré lui, j'ai la balise et un GPS grésillant... Mais la carte est floue et l'itinéraire est plus tortueux que prévu.
Misère T__T
Et pour que l'entrée ne soit pas totalement geignarde :
MIROIR © Andromède/Emmanuelle BRIOUL
Tous droits réservés, merci de ne pas reproduire sans autorisation
Pour contacter l'auteur : chevalier.andromede@wanadoo.fr
Ils seraient restés longtemps à s'observer ainsi, sans que mot ne soit nécessaire, si leurs chevaux n'en avaient décidés autrement. Le haut noir à balzanes blanches qu'avait emmené Miroir et le bel isabelle d'Aurélien n'entendaient point rester la bride sur le cou quand leurs cavaliers étaient bottés et qu'il fleurait bon la promenade. L'isabelle, surtout, une grande jument polonaise que le jeune ambassadeur avait adoptée sur la route de Russie, et qui s'ennuyait ferme depuis qu'elle n'entendait plus siffler les balles moscovites à ses oreilles. Renâclant de concert avec son collègue versaillais, elle fit un pas hors de son box et heurta impatiemment son maître de la tête.
-Holà, mon Olenka ! S'exclama celui-ci en se retournant. Sont-ce des manières de dame ?
-Dame éprise de liberté n'a point de patience, Aurélien !
-Que voulez-vous dire ?
-Que je serais ravie de faire découvrir Paris et ses environs à Olenka et à celui qui la mènera.
-Galopera-t-on beaucoup ? Demanda Aurélien en souriant.
-Hors la ville, tant que vous voudrez ! Mais auparavant, j'aimerais vous montrer deux ou trois choses...
Tout en parlant, ils menaient leurs montures à la grille, et mirent le pied à l'étrier sans même se quitter des yeux. Jeunes et rieurs, ils savouraient leur simplicité respective et l'absence de contraintes consécutives. Une promenade en tête à tête, une course folle à travers les champs ? Comment dire non, quand on est heureux d'être libre ?
Il fallait avoir compris cela, pour ne pas froncer les sourcils face à cette adolescente décoiffée qui montait comme un homme et à ce garçon qui allait en chemise, tête nue par dessus le marché.
-Aimez-vous les livres ? Demanda Miroir alors qu'ils descendaient la rue de Vaugirard.
Aurélien se tourna vers elle, un peu surpris.
L'amour des livres était encore chose rare et précieuse au XVIIe siècle, surtout pour quelqu'un de l'âge et du sexe de Miroir, mais l'étonnement d'Aurélien avait une autre origine. Pour lui qui ne savait rien des filles et des usages, une pareille question n'avait rien d'incongru dans la bouche de la demoiselle de Valemarne, à qui il prêtait en esprit toutes les beautés comme toutes les bizarreries.
Non, ce qui le surprenait, et plutôt deux fois qu'une, c'est que fut à lui qu'elle la posât. A lui à qui on n'avait encore jamais demandé ce genre de chose... Et qui n'avait aucune espèce d'idée sur la question !
Andromède/Emmanuelle B. ( à suivre )