Die weisse Rose
C'est ce sur quoi j'ai choisi de travailler en ce moment : le réseau de la Rose Blanche. Die weisse Rose, une de ces actions qui vous font dire de temps en temps -entre deux "qu'est-ce que je fous là ?"- que l'Humanité a de ces traits de beauté dont on peut être fier. Et il faut bien, un coup de tanz' ( comme disait l'autre ), être fier de ça.
Et parce que j'ai envie de vous en parler un peu, et pas seulement en vous renvoyant à la page wikipedia, j'ai sorti mon gros dico et ma casquette de palabreuse.
"Wenn so eine Welle des Aufruhrs
durch das Land geht,
wenn "es in der Luft liegte",
wenn viele mitmachen
dann kann in einer letzten,
gewaltigen Anstregung
dieses System abgeschüttelt werden."
( 2. Flugblatt der Weissen Rose )
( "Quand une vague de révolte
soulèvera le pays,
quand "ceci passera dans l'air",
quand beaucoup participeront
Alors dans un dernier
et gigantesque effort
ce système pourra être ébranlé.")
( 2e tract de la Rose Blanche )
Die weisse Rose est un groupe de résistance au nazisme né en Allemagne dans le milieu étudiant, en pleine apogée du IIIe Reich. Quand on l'évoque, un nom qui vient immédiatement à l'esprit : Scholl. Hans Scholl, fondateur du mouvement avec Alexander Schmorell, et surtout Sophie Scholl, sa soeur, qui est devenue un symbole. Hans, Sophie, Alexander, Christoph Probst, Willi Graf... Tous avaient entre 20 et 25 ans, tous avaient commencé, comme beaucoup de jeunes allemands, par faire confiance au Moustachu... et tous ont été bien déçus. Coyants, ils s'insurgent du manque de liberté religieuse, humains, ils se révoltent contre le totalitarisme. Engagés dans les jeunesses hitlériennes, les garçons sont envoyés au front Est, et découvrent les persécutions infligés aux populations russes, les horreurs commises sur les juifs, etc... bref, le vrai visage du nazisme.
Le réseau naît en 1942, et durera jusqu'en 43 : un an de résistance écrite, résistance de la pensée, diffusée sous forme de 6 tracts rédigés, imprimés et distribués clandestinement, dans les universités, dans les grandes villes, envoyés à plusieurs intellectuels ( dont certains, réfugiés à l'étranger, feront connaître le mouvement hors Allemagne ), etc... Ils peignent des slogans sur les murs, la nuit, comme Freiheit ! ( Liberté ! ), Nieder mit Hitler ! ( A bas Hitler ), tâchent de trouver de l'écho et de faire savoir que non, le National-Sozialismus, ce n'est pas le paradis promis, loin de là.
Belle aventure ? C'est pourtant la guillotine qui y mettra fin : le 18 février 1943, Hans et Sophie sont surpris par le concierge de l'université de Munich en train de lancer des tracts dans le hall, sont dénoncés et arrêtés par la Gestapo. Quatre jours d'interrogatoire dans les règles de l'art, un procès de 3 heures, et la condamnation à mort. Le 22 février, Hans et Sophie ( 25 et 21 ans ) sont décapités dans les prisons de Munich. Leurs camarades les suivront de près, via le billot ou le train de déportation.
Non, les allemands n'étaient pas tous des nazis, comme les français n'étaient pas tous des résistants. Il y a des héros et des trous du cul partout, c'est même le propre de l'humanité. Mais pour ceux là, comme pour tous ceux qui en plein cauchemar ont eu le courage de se rappeler certaines choses, qu'on leur avait peut être dites autrefois, qui bruissaient sans doute doucement au fond de leur conscience, timides et étouffées par la confiance en un régime de Mort, le système et la lâcheté. Eux, ces choses là, ils ont compris qu'ils ne voulaient pas les oublier, que personne ne devait les oublier.
Six tracts, chant de guerre ou piqûre de rappel, et la mort.
Nous, on a la chance ( ou on l'a encore *non, je ne suis pas pessimiste* ) d'avoir ces choses là sous le nez, tous les jours, à tel point qu'on nous les râbâche comme des valeurs fondamentales et qu'on finit par trouver ça redondant. "C'est facile de crier à l'humanité, au respect, à la fraternité et à la liberté. Tout le monde le fait, c'est facile." Eh bien non, désolée madame, si c'était facile et reconnu par tous, on ne le ferait pas, justement.
Ce que je trouve facile, personnellement, c'est justement le contraire. "Je n'aime pas l'humanité, les hommes sont tous pourris, il n'y a rien à tirer de notre époque de merde." Je respecte les convictions de chacun quant à leur opinion sur Nous, mais j'ai parfois envie de les poker sérieusement : "Tu n'aimes pas l'homme ? Tu en es un, que tu le veuilles ou non !"
Et si on me réplique "Je n'ai jamais dit que je m'aimais", alors moi je répondrais :"Fais en sorte de t'aimer, souviens-toi de ces petites choses là."
Freiheit !
Et parce que j'ai envie de vous en parler un peu, et pas seulement en vous renvoyant à la page wikipedia, j'ai sorti mon gros dico et ma casquette de palabreuse.
"Wenn so eine Welle des Aufruhrs
durch das Land geht,
wenn "es in der Luft liegte",
wenn viele mitmachen
dann kann in einer letzten,
gewaltigen Anstregung
dieses System abgeschüttelt werden."
( 2. Flugblatt der Weissen Rose )
( "Quand une vague de révolte
soulèvera le pays,
quand "ceci passera dans l'air",
quand beaucoup participeront
Alors dans un dernier
et gigantesque effort
ce système pourra être ébranlé.")
( 2e tract de la Rose Blanche )
Die weisse Rose est un groupe de résistance au nazisme né en Allemagne dans le milieu étudiant, en pleine apogée du IIIe Reich. Quand on l'évoque, un nom qui vient immédiatement à l'esprit : Scholl. Hans Scholl, fondateur du mouvement avec Alexander Schmorell, et surtout Sophie Scholl, sa soeur, qui est devenue un symbole. Hans, Sophie, Alexander, Christoph Probst, Willi Graf... Tous avaient entre 20 et 25 ans, tous avaient commencé, comme beaucoup de jeunes allemands, par faire confiance au Moustachu... et tous ont été bien déçus. Coyants, ils s'insurgent du manque de liberté religieuse, humains, ils se révoltent contre le totalitarisme. Engagés dans les jeunesses hitlériennes, les garçons sont envoyés au front Est, et découvrent les persécutions infligés aux populations russes, les horreurs commises sur les juifs, etc... bref, le vrai visage du nazisme.
Le réseau naît en 1942, et durera jusqu'en 43 : un an de résistance écrite, résistance de la pensée, diffusée sous forme de 6 tracts rédigés, imprimés et distribués clandestinement, dans les universités, dans les grandes villes, envoyés à plusieurs intellectuels ( dont certains, réfugiés à l'étranger, feront connaître le mouvement hors Allemagne ), etc... Ils peignent des slogans sur les murs, la nuit, comme Freiheit ! ( Liberté ! ), Nieder mit Hitler ! ( A bas Hitler ), tâchent de trouver de l'écho et de faire savoir que non, le National-Sozialismus, ce n'est pas le paradis promis, loin de là.
Belle aventure ? C'est pourtant la guillotine qui y mettra fin : le 18 février 1943, Hans et Sophie sont surpris par le concierge de l'université de Munich en train de lancer des tracts dans le hall, sont dénoncés et arrêtés par la Gestapo. Quatre jours d'interrogatoire dans les règles de l'art, un procès de 3 heures, et la condamnation à mort. Le 22 février, Hans et Sophie ( 25 et 21 ans ) sont décapités dans les prisons de Munich. Leurs camarades les suivront de près, via le billot ou le train de déportation.
Non, les allemands n'étaient pas tous des nazis, comme les français n'étaient pas tous des résistants. Il y a des héros et des trous du cul partout, c'est même le propre de l'humanité. Mais pour ceux là, comme pour tous ceux qui en plein cauchemar ont eu le courage de se rappeler certaines choses, qu'on leur avait peut être dites autrefois, qui bruissaient sans doute doucement au fond de leur conscience, timides et étouffées par la confiance en un régime de Mort, le système et la lâcheté. Eux, ces choses là, ils ont compris qu'ils ne voulaient pas les oublier, que personne ne devait les oublier.
Six tracts, chant de guerre ou piqûre de rappel, et la mort.
Nous, on a la chance ( ou on l'a encore *non, je ne suis pas pessimiste* ) d'avoir ces choses là sous le nez, tous les jours, à tel point qu'on nous les râbâche comme des valeurs fondamentales et qu'on finit par trouver ça redondant. "C'est facile de crier à l'humanité, au respect, à la fraternité et à la liberté. Tout le monde le fait, c'est facile." Eh bien non, désolée madame, si c'était facile et reconnu par tous, on ne le ferait pas, justement.
Ce que je trouve facile, personnellement, c'est justement le contraire. "Je n'aime pas l'humanité, les hommes sont tous pourris, il n'y a rien à tirer de notre époque de merde." Je respecte les convictions de chacun quant à leur opinion sur Nous, mais j'ai parfois envie de les poker sérieusement : "Tu n'aimes pas l'homme ? Tu en es un, que tu le veuilles ou non !"
Et si on me réplique "Je n'ai jamais dit que je m'aimais", alors moi je répondrais :"Fais en sorte de t'aimer, souviens-toi de ces petites choses là."
Freiheit !