"La Flèche Noire", Robert Louis Stevenson.

Publié le par Andromède

Et hop, après une autre semaine en mode autiste ( Aurélien et Miroir se sont DECLARES !! Mwahahaha !!! ), je continue le rapport de vacances.



Vers 1460, la guerre des Deux-Roses ( Lancastre contre York ) ravage l'Angleterre. Dans la forêt de Tunstall - que hantent un bossu énergique, un faux lépreux masqué et un hors-la-loi surnommé "la Flèche Noire" -, le jeune orphelin Dick Shelton cherche la vérité. Et trouve l'amour.
Dans un décor à la Robin des Bois, une histoire de cape et d'épée et de mystère contée sur le ton tragique et tendre de
David Balfour.

Je voulais le lire depuis un bon moment, celui-là : un peu de Moyen-Âge dans un éventail de Grand Siècle -et par l'un des Maîtres de l'Aventure, s'il vous plaît- cela me paraissait le bon plan pour les vacances. Eh ben gagné : j'ai adoré :D

Ce roman n'est certes pas le meilleur de Stevenson ( bien loin de L' île au Trésor ou de Docteur Jekyll et Mister Hyde ), mais dans le genre roman feuilleton foisonnant et échevelé, il se lit plus que bien. Très riche en péripéties ( il n'y a d'ailleurs pratiquement que ça ), il nous laisse plonger dans l'Angleterre campagnarde et féodale du XVe siècle, avec ses paysans, son clergé, ses notables et ses apprentis chevaliers. Richard "Dick" Shelton est l'un d'eux : un peu bourrin, un peu naïf, très mal dégrossi ( surtout avec les filles ) mais bon coeur, au fond, c'est le héros type et officiel de ce genre de roman. Un jeune orphelin courageux qui découvre que son père est mort assassiné, et que l'homme qui l'a élevé ( et dépossédé de ses biens au passage ) n'est autre que le meurtrier... Bref, du classique bien classique, mais tellement bien fichu qu'on en redemande. Car à mon sens, et même si Dick est loin d'être inintéressant, ce qui fait tout le sel de ce roman, ce sont les personnages secondaires et la galerie de travestissements qu'ils amènent. Les rôles s'inversent sans cesse, les masques changent et les maîtres du jeu ne sont jamais vraiment ceux que l'on croit.
Ainsi en va-t-il d'Ellis Duckworth, l'archer vengeur surnommé "la Flèche Noire" : il donne son titre au roman, mais n'apparaît pratiquement jamais, ou sinon pour faire le lien entre les différents criminels à châtier, et n'a qu'un rôle minine dans l'intrigue. De même, les "méchants" ( Sir Olivier, Bennet Hatch... ) sont plus pitoyables qu'autre chose, alors que le duc de Gloucester ( le futur Richard III ), qui fait ici figure de génie politique et militaire auquel le héros choisit de se rallier, apparaît très vite comme un homme cruel et malsain. Le plus impressionant des travestissements est bien sûr celui de Johanna Sedley, la fiancée de Dick, qui lui apparaît d'abord comme un jeune garçon trouillard et maladroit, avec qui il se dispute régulièrement ( le passage où il manque de "le" battre est d'ailleurs très impressionant )... Mais qui, une fois retrouvés ses habits de femme et son véritable nom, se révèlera être une Grande Dame noble et généreuse, très aristocratique et à mille lieues de sa première apparence.

En clair : un roman du paradoxe, qui retourne les personnages et les situations comme des gants, tout en emportant le lecteur dans une grande épopée de 400 pages durant laquelle il ne s'ennuie pas un seul instant.  

Publié dans Bibliophagie

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C
Hello ça va ??? J'ai pas pris le temps de lire tes derneirs posts, je te mets juste un commentaire pour que tu ailles lire le mail que je t'ai envoyé ! J'ai pas bcp de temps, tu auras plus de nouvelles dans le mail !<br /> Zoubis !<br /> Cally
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Y
oui tiens, pourquoi un bon classique anglais...
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M
Ravie de voir que Miroir avance, que tu arrive à poursuivre tes lectures-plaisir et que tu passes de bonnes vacances!! Je t'envie! à bientôt, peut-être! Bisous. Marie C.
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