Des histoires de chevaliers.
Il est tout beau, il est tout neuf, il est tout frais publié et il est ici. Ca s'appelle "Heautontimorouménos" (non, ce n'est pas le nom du dernier virus en date qui circule) et ça parle de Mû et Saga, pour changer. Rien d'explicite, que des non-dits, pas de baiser, pas de déclaration en bonne et dûe forme, niet, à peine quelques effleurements par-ci par-là et une ambiance romantico-rock n' roll assaisonnée à la sauce Baudelaire. J'en avais envie depuis très longtemps, alors j'ai profité d'un capital neurones à reconstituer après les partiels pour me lâcher un peu \o/
Pourquoi Mû et Saga, me demanderez-vous ? Après quatre ans passés à n'écrire que de l'original, ou presque, quatre ans à suer sur Miroir, sur mes pastiches Dumas, sur les aventures du chevalier des Halliers (qui a changé de nom entre-temps, au passage, et qui s'appelle désormais Ariel de Bois-Fleuri), et sur d'autres textes historiques, bref, après quatre ans passés le nez plongé dans l'univers des aventures de Cape et d'Epée, pourquoi me remettre à la fanfic maintenant, et surtout, pourquoi à la fanfic Saint Seiya ?
Je crois l'avoir déjà dit à de nombreuses reprises, mais bien avant Dumas, bien avant HP et bien avant le théâtre classique que j'affectionne tant et qu'il m'est arrivé de pasticher (voir ici), Saint Seiya a été le tout premier univers dont je suis réellement tombée amoureuse, quand j'avais dix ou onze ans, que nous venions de nous installer dans notre nouvelle demeure et que je découvrais les miracles du câble et du satellite, planquée entre deux piles de cartons, les yeux fixés sur l'écran de la télé tout juste branchée et installée tant bien que mal sur une chaise branlante. C'était la grande époque de la chaîne Mangas, sur TPS, dans les années 99/2000, et je crois que je me souviendrai longtemps de ce générique qu'ils nous passaient, en ce temps là, pas le célèbre "Les Chevaliers du Zodiâââââââqueuh", mais un autre de Bernard Minet, tout aussi ridicule quand on l'écoute aujourd'hui, mais tellement chargé de nostalgie que ça m'arrive encore, du haut de mes 20 ans actuels, de me le repasser en boucle en chantant les paroles à tue-tête... *o*
L'aventure est sur tooooon chemin
Il suffit de teeeeendreuh ta main
En chantant ce petiiiiit refrain
En avant, en avant, chevalieeeers
Garde tes yeux sur l'hooorizon
Fais ton devoir aveeeeec passion
Et surtout chanteuh la chanson
La chanson, la chanson des chevalieeeers
Eh bien croyez-le ou non, mais ce générique a vraiment été le point de départ de beaucoup de choses. Les lecteurs de ce blog et ceux qui connaissent un peu mon travail savent que s'il y a bien un fil conducteur dans mes oeuvres, c'est toujours la notion de Chevalerie. Que ce soient les personnages de Miroir, le Chevalier et Aurélien, que ce soient Raoul de Bragelonne, Athos et d'Artagnan dans mes pastiches Dumas, ou que ce soient les pages et les pages de chroniques de lecture que j'ai écrites ici et qui encensent à tour de bras des figures telles que Pardaillan, Zorro, Lagardère, Rodrigue, Don Quichotte... bref, que ce soit n'importe laquelle de mes petites obsessions personnelles, vous ne ferez jamais un pas dans mon univers sans tomber à un moment ou à un autre sur une figure chevaleresque. Et la naissance de cette obsession, ce n'est pas aux Mousquetaires que je la dois, contrairement à ce qu'on pourrait croire, mais bel et bien aux aventures de Seiya, Shiryu, Shun, Hyoga et Ikki.
Ben oui, à force d'entendre brailler "En avant, chevaliers !!" toute sa petite adolescence, on finit par avoir envie de réfléchir au concept XD
Et la matière à ce genre de réflexion, ce n'est pas ce qui manque, dans Saint Seiya.
J'ai posé la question du "Pourquoi Mû et Saga ?" plus haut, dans cet article. C'est simple : ils incarnent chacun à leur manière un aspect de cet idéal chevaleresque et de ce monde hérité à la fois des légendes arthuriennes, du modèle du conte de fées et du roman d'aventures moderne que j'ai passé quatre ans de ma vie à développer dans Miroir. Ce n'est pas pour rien, si une fois, sur DevianArt, pour répondre à la question d'un visiteur, j'avais expliqué que le personnage de Selim était né sous le signe du Bélier, et Camille de Beaurepaire sous celui des Gémeaux... Dans Miroir, Selim est le Médecin. Il est l'Etranger, l'Idéal à atteindre pour Camille qui s'est mis en Quête afin de le retrouver, mais son rôle est d'abord et avant tout celui du médecin. Celui qui soigne, celui qui lit sur le corps de Camille et sur celui de ses patients. Et quant à Camille, ce n'est plus un secret, ne serait-ce qu'avec ce beau surnom empanaché qui le suis partout et sous lequel on le découvre en premier dans le roman, il est le Chevalier. Pas un chevalier de la Table Ronde mais un chevalier de la génération post-Don Quichotte, comme je l'explique ici, un héritier de la chevalerie classique qui détonne au milieu de son siècle, mais qui surmonte ce handicap en ouvrant la voie vers les principes de la modernité. Camille de Beaurepaire est un Pirate, au sens fort du terme, un homme qui a choisi de se placer volontairement en marge du système pour ne pas avoir à en adopter les valeurs et pour continuer à penser comme il lui plaît. Il reste fidèle aux idéaux chevaleresques de l'honneur, de la loyauté, de la probité et de la générosité, mais il se bat sous les couleurs du Drapeau Noir. Fondamentalement, il a donc deux visages, deux réalités. Il est Chevalier ET Pirate. Il est la Chimère, la créature hybride et impossible à faire rentrer complètement dans l'une ou l'autre catégorie.
Tels sont ces deux personnages, le chirurgien Selim Al-Fahim et le Chevalier-Pirate Camille de Beaurepaire, deux des piliers de mon roman et deux compagnons qui me suivent depuis un très long moment, déjà.
A ce stade de la réflexion, ceux qui connaissent un peu Saint Seiya auront sans doute déjà deviné où je veux en venir. Je crois sincèrement que si j'ai craqué aussi vite pour le couple Mû x Saga quand j'ai visité le site d'Ariesnomu pour la première fois, si ce pairing m'a paru aussi évident et aussi bien assorti, c'est parce que quelque part, ils reproduisent exactement le même schéma que Camille et Selim. Avec eux, j'ai retrouvé mes marques, j'ai retrouvé mon association fondamentale Figure Chevaleresque/Créature Féérique et Mystérieuse (qui est aussi celle qu'on retrouve dans le couple Aurélien/Miroir...), et même si ces deux personnages appartiennent à un autre, même s'ils ont leur histoire bien à eux et une dimension propre à cet incroyable univers mythologique qu'est celui de Saint Seiya, eh bien ils font écho à tout ce que j'ai eu dans la tête ces dernières années.
Vi, je sais, il a quelques petits problèmes de proportions au niveau du torse ^^;
Saga, c'est le Monstre. Le Névrosé, le Schizophrène, le Malade Mental, le Psychopathe, le Traître aux autres et à lui-même, tout ce que vous voulez, mais le Monstre. A l"origine, "monstrum", en latin, ça signifie "ce que l'on montre". Ce qui saute aux yeux, ce qui attire le regard. Par extension, cela a fini par désigner ce qui était difforme, "spectaculaire" et digne d'être pointé du doigt au milieu de la masse des individus "normaux". Il est Fou. Fou et lucide, atrocement lucide comme le prouvent ses nombreuses disputes avec lui-même et l'aveu qu'il fait à Seiya, lorsque celui-ci découvre son vrai visage, à la fin de la Bataille du Sanctuaire. Il y a une fameuse citation de Chesterton qui définit parfaitement la Folie telle qu'elle est incarnée par le personnage de Saga : "Le fou n'est pas l'homme qui a perdu la raison. Le fou est celui qui a tout perdu, excepté la raison." Il est l'homme à la conscience double, celui qui est à la fois le Bien ET le Mal. Il n'est pas l'un ou l'autre, il ne peut pas être l'un et pas l'autre.
Comme Camille, Saga est l'Homme aux Deux Visages, l'hybride qui associe à la fois une nature profondément chevaleresque et une tendance au Chaos et à l'Anarchie qui le pousse à à défier les Dieux, c'est à dire l'ordre des choses. Comme Camille, Saga est une Chimère. Une créature mi-Chevalier mi-Félon (tous deux étant des archétypes des chansons de geste médiévales, voir Roland et Ganelon dans la plus célèbre d'entre elles), et une variation autour de ce thème du Monstre, de la Difformité et de l'Hybridité. Une autre citation qui à mon sens définit parfaitement le personnage de Saga, c'est celle de Pascal : "L'Homme n'est ni ange, ni bête, et le malheur veut que qui veut faire l'ange fait la bête."
Avec cette pensée, Pascal définit le genre humain. Et si elle colle aussi bien au chevalier des Gémeaux, c'est parce que le chevalier des Gémeaux représente le genre humain à lui tout seul. Et si Saga est pour moi LE personnage qui se rapproche le plus de la figure du Chevalier Arthurien dans tout l'univers de Saint Seiya, c'est précisément à cause de cette difformité typiquement humaine. Il n'est pas Galahad, il n'est pas l'Elu, le Chevalier Parfait et sans faille qui mène sa Quête jusqu'au bout sans la moindre faiblesse ni le moindre doute. Cela, ce serait plutôt Aioros. Non, Saga, lui, c'est Lancelot, c'est Perceval, c'est le Chevalier qui a failli en cours de route. Comme eux, Saga était un Elu potentiel, mais il a laissé passer sa chance de trouver le Saint Graal (même si oui, je sais, dans certaines versions c'est bien Perceval qui le trouve) car il a faibli au dernier moment.
Or, et je pense que tous les grands fans de la légende arthurienne vous diront comme moi, s'il y a UN personnage chiant et inintéressant dans toute cette histoire, c'est bien Galahad. Et s'il y a des personnages intéressants, au contraire, ce sont les chevaliers d'Arthur qui faiblissent en cours de route, les Gauvain, les Lancelot et les Perceval. Ce n'est sans doute pas pour rien si ce sont leurs noms à eux que la Postérité à le plus souvent retenu, et pas celui du fils d'Ellan. Et ce n'est sans doute pas pour rien (même si on est d'accord, je ne sous-estime absolument pas le pouvoir ultime du Grosbill et de la Paire de Fesses dévoilées dans les Thermes sur les fanboys et les fangirls XD) que Saga est un personnage aussi populaire auprès des fans de Saint Seiya =) Il fascine, parce qu'il nous ressemble et que, comme nous, il n'est pas parfait. La perfection, c'est triste et ça ne sert à rien dans un univers où le but du jeu est justement d'apprendre à surmonter ses faiblesses pour devenir plus grand et plus fort. Résultat, Aioros meurt dès avant le début de l'histoire, et le chevalier des Gémeaux (que ce soit à travers la figure de Saga ou celle de Kanon, qui incarne la même imperfection que son frère), traverse tous les chapitres, en étant à chaque fois une figure centrale. Scénaristiquement et humainement parlant, le poids sur la balance a tranché.
Comme Camille, Saga est l'Homme aux Deux Visages, l'hybride qui associe à la fois une nature profondément chevaleresque et une tendance au Chaos et à l'Anarchie qui le pousse à à défier les Dieux, c'est à dire l'ordre des choses. Comme Camille, Saga est une Chimère. Une créature mi-Chevalier mi-Félon (tous deux étant des archétypes des chansons de geste médiévales, voir Roland et Ganelon dans la plus célèbre d'entre elles), et une variation autour de ce thème du Monstre, de la Difformité et de l'Hybridité. Une autre citation qui à mon sens définit parfaitement le personnage de Saga, c'est celle de Pascal : "L'Homme n'est ni ange, ni bête, et le malheur veut que qui veut faire l'ange fait la bête."
Avec cette pensée, Pascal définit le genre humain. Et si elle colle aussi bien au chevalier des Gémeaux, c'est parce que le chevalier des Gémeaux représente le genre humain à lui tout seul. Et si Saga est pour moi LE personnage qui se rapproche le plus de la figure du Chevalier Arthurien dans tout l'univers de Saint Seiya, c'est précisément à cause de cette difformité typiquement humaine. Il n'est pas Galahad, il n'est pas l'Elu, le Chevalier Parfait et sans faille qui mène sa Quête jusqu'au bout sans la moindre faiblesse ni le moindre doute. Cela, ce serait plutôt Aioros. Non, Saga, lui, c'est Lancelot, c'est Perceval, c'est le Chevalier qui a failli en cours de route. Comme eux, Saga était un Elu potentiel, mais il a laissé passer sa chance de trouver le Saint Graal (même si oui, je sais, dans certaines versions c'est bien Perceval qui le trouve) car il a faibli au dernier moment.
Or, et je pense que tous les grands fans de la légende arthurienne vous diront comme moi, s'il y a UN personnage chiant et inintéressant dans toute cette histoire, c'est bien Galahad. Et s'il y a des personnages intéressants, au contraire, ce sont les chevaliers d'Arthur qui faiblissent en cours de route, les Gauvain, les Lancelot et les Perceval. Ce n'est sans doute pas pour rien si ce sont leurs noms à eux que la Postérité à le plus souvent retenu, et pas celui du fils d'Ellan. Et ce n'est sans doute pas pour rien (même si on est d'accord, je ne sous-estime absolument pas le pouvoir ultime du Grosbill et de la Paire de Fesses dévoilées dans les Thermes sur les fanboys et les fangirls XD) que Saga est un personnage aussi populaire auprès des fans de Saint Seiya =) Il fascine, parce qu'il nous ressemble et que, comme nous, il n'est pas parfait. La perfection, c'est triste et ça ne sert à rien dans un univers où le but du jeu est justement d'apprendre à surmonter ses faiblesses pour devenir plus grand et plus fort. Résultat, Aioros meurt dès avant le début de l'histoire, et le chevalier des Gémeaux (que ce soit à travers la figure de Saga ou celle de Kanon, qui incarne la même imperfection que son frère), traverse tous les chapitres, en étant à chaque fois une figure centrale. Scénaristiquement et humainement parlant, le poids sur la balance a tranché.
Pour accompagner cette humanité profonde de la figure du Monstre ou du Chevalier, à mon sens, il faut un autre archétype des légendes médiévales ou populaires. Il faut une Fée. Pas une Demoiselle en détresse (les demoiselles en détresse, c'est comme les chevaliers parfaits et sans faille, c'est chiant et ça sert à rien), pas une Dame invisible qui n'est là que pour être invoquée par le chevalier au moment d'accomplir un exploit (je crois que Cervantès a vraiment tout compris, quand il l'a parodiée avec Dulcinée XD), mais une Créature Magique et Mystérieuse qui contrebalancera la réalité profonde du guerrier chevaleresque. Et c'est pour ça que dans mes histoires, j'associe très souvent cette figure de la fée à celle du Médecin. Selim, mais aussi Miroir, sont dans ce cas. Selim est le chirurgien de marine, Miroir est celle qui guérira Aurélien de ses peurs profondes. Selim est l'Etranger, comme je l'ai déjà dit, l'homme venu d'ailleurs et qui ne ressemble à rien de ce que Camille a pu connaître, et Miroir est celle dont Aurélien n'est même pas sûr qu'elle soit véritablement humaine. Tous les deux sont des Soignants et des Mystères. Des Autres.
Des Rêves qui se concrétisent.
Et comme Camille et Aurélien, je pense que c'est ce dont à besoin le Chevalier Saga. Le Monstre en lui a besoin de Beauté, et le Guerrier a besoin de Soin. A mes yeux, c'est exactement ce que Mû incarne. De tous les personnages de Saint Seiya, le chevalier d'or du Bélier est sans nul doute ce qui se rapproche le plus de la créature féérique. Fondamentalement, il est le Magicien. Celui qui dès sa première apparition se révèle doté de pouvoirs paranormaux et d'aptitudes extraordinaires, même au sein d'une caste de surhommes : il est celui qui répare les armures, celui qui les ressuscite lorsqu'elles sont mortes, celui qui a conscience de ne pas être un Dieu et de ne pas être capable de redonner la vie sans sacrifice. Bien avant d'être un combattant, Mû est d'abord un médecin et un guide pour les héros, comme Viviane est un guide pour Lancelot, à l'instar de Morgane pour Mordred.
Et comme elles, il est également un peu inquiétant. D'abord parce qu'à l'instar de Selim, il est une figure d'Etranger. Le premier, maure et musulman, l'était dans la France du XVIIe siècle, et Mû lui, Atlante et Jamirien, l'est dans le monde grec du Sanctuaire. Son absence de sourcils et ses deux petits points sur le front participent également à cette vision du personnage, de même que son androgynie et sa délicatesse naturelle, qui tranche avec sa puissance et le côté profondément masculin du Signe du Bélier (même si oui, je sais, au Japon ce signe est considéré comme féminin, because printemps, renouvellement du cycle, petits oiseaux, tout ça). Physiquement et mentalement, Mû incarne donc l'étrangeté, dans tous les sens du terme, et reste sans doute l'un des personnages les plus énigmatiques de toute la série... bien malin celui qui devinera ce qu'il pense et les raisons de ses choix ! Et c'est précisément ce côté mystérieux et un peu dérangeant dans les motivations qu'il affiche qui me fascine ("S'il était possible de faire quelque chose, nous aurions, le Vieux Maître et moi, agi depuis longtemps... mais ceci est une épreuve du Ciel infligé à Athéna". Mouais. Je ne peux pas m'empêcher de trouver ça un peu bancal pour justifier l'hécatombe de la bataille du Sanctuaire, quand même XD *si on excepte bien sûr l'explication fondamentale à cette non-intervention de Mû qui est : "ce sont les bronzes les héros, le but du jeu pour l'auteur est de leur faire traverser les Douze Maisons en affrontant les chevaliers d'or un par un, donc personne ne s'interpose", bien sûr*). Mû et ses motivations profondes sont une mine de réflexions et de théories pour les auteurs tordus dans mon genre... et c'est précisément cela qui rend le personnage inquiétant, en plus de son côté "exotique". Un troisième élément qui me fait dire que Mû n'est absolument pas le personnage lisse et trop parfait que beaucoup décrivent, mais qu'il a lui aussi au contraire ses zones d'ombre qui le rendent intéressant, c'est cette extraordinaire clairvoyance qui le caractérise, et qui rend parfois les vérités qu'il assène un peu dérangeantes (certains personnages n'aiment pas qu'on leur fasse remarquer qu'ils sont sur le point de faire des bêtises plus grosses d'eux... n'est-ce pas, Aiolia ?). Il fait des choix et il les assume jusqu'au bout, quelles qu'en soient les conséquences... je crois que le moment où il offre sa vie à Shion en punition de sa désobéissance tout en continuant de lui barrer le passage en même temps qu'à DeathMask et Aphrodite restera toujours un de mes préférés. En cela, pourrais-je dire, Mû est également une figure de Chevalier... et peut-être aussi une Chimère à deux visages, si l'on va jusqu'au bout du raisonnement ;)
En clair (Ciel, j'en ai encore écrit des tartines O.O), voilà donc une partie des raisons qui font que j'ai si facilement replongé dans Saint Seiya... et une partie de celles qui expliquent mon obsession pour le duo Mû x Saga, personnages grandement complémentaires, à mon sens, héritiers de plusieurs traditions, même si j'ai fait le choix pour cette étude de ne me concentrer que sur la notion de "chevalerie" telle qu'elle est perçue dans notre culture occidentale. Ceci n'est bien entendue qu'une ébauche d'analyse un peu décousue (surtout sur la fin... il est tard !), et le sujet mériterait bien d'autres développements... mais je vais m'arrêter là pour ce soir, j'en ai assez et vous aussi, je crois (d'ailleurs s'il y en a qui ont lu ce pavé jusqu'au bout, je leur tire mon chapeau !).
Et puis, il faut bien que je garde des choses à dire pour la prochaine fois, non ? ;)
Des Rêves qui se concrétisent.
Et comme Camille et Aurélien, je pense que c'est ce dont à besoin le Chevalier Saga. Le Monstre en lui a besoin de Beauté, et le Guerrier a besoin de Soin. A mes yeux, c'est exactement ce que Mû incarne. De tous les personnages de Saint Seiya, le chevalier d'or du Bélier est sans nul doute ce qui se rapproche le plus de la créature féérique. Fondamentalement, il est le Magicien. Celui qui dès sa première apparition se révèle doté de pouvoirs paranormaux et d'aptitudes extraordinaires, même au sein d'une caste de surhommes : il est celui qui répare les armures, celui qui les ressuscite lorsqu'elles sont mortes, celui qui a conscience de ne pas être un Dieu et de ne pas être capable de redonner la vie sans sacrifice. Bien avant d'être un combattant, Mû est d'abord un médecin et un guide pour les héros, comme Viviane est un guide pour Lancelot, à l'instar de Morgane pour Mordred.
Et comme elles, il est également un peu inquiétant. D'abord parce qu'à l'instar de Selim, il est une figure d'Etranger. Le premier, maure et musulman, l'était dans la France du XVIIe siècle, et Mû lui, Atlante et Jamirien, l'est dans le monde grec du Sanctuaire. Son absence de sourcils et ses deux petits points sur le front participent également à cette vision du personnage, de même que son androgynie et sa délicatesse naturelle, qui tranche avec sa puissance et le côté profondément masculin du Signe du Bélier (même si oui, je sais, au Japon ce signe est considéré comme féminin, because printemps, renouvellement du cycle, petits oiseaux, tout ça). Physiquement et mentalement, Mû incarne donc l'étrangeté, dans tous les sens du terme, et reste sans doute l'un des personnages les plus énigmatiques de toute la série... bien malin celui qui devinera ce qu'il pense et les raisons de ses choix ! Et c'est précisément ce côté mystérieux et un peu dérangeant dans les motivations qu'il affiche qui me fascine ("S'il était possible de faire quelque chose, nous aurions, le Vieux Maître et moi, agi depuis longtemps... mais ceci est une épreuve du Ciel infligé à Athéna". Mouais. Je ne peux pas m'empêcher de trouver ça un peu bancal pour justifier l'hécatombe de la bataille du Sanctuaire, quand même XD *si on excepte bien sûr l'explication fondamentale à cette non-intervention de Mû qui est : "ce sont les bronzes les héros, le but du jeu pour l'auteur est de leur faire traverser les Douze Maisons en affrontant les chevaliers d'or un par un, donc personne ne s'interpose", bien sûr*). Mû et ses motivations profondes sont une mine de réflexions et de théories pour les auteurs tordus dans mon genre... et c'est précisément cela qui rend le personnage inquiétant, en plus de son côté "exotique". Un troisième élément qui me fait dire que Mû n'est absolument pas le personnage lisse et trop parfait que beaucoup décrivent, mais qu'il a lui aussi au contraire ses zones d'ombre qui le rendent intéressant, c'est cette extraordinaire clairvoyance qui le caractérise, et qui rend parfois les vérités qu'il assène un peu dérangeantes (certains personnages n'aiment pas qu'on leur fasse remarquer qu'ils sont sur le point de faire des bêtises plus grosses d'eux... n'est-ce pas, Aiolia ?). Il fait des choix et il les assume jusqu'au bout, quelles qu'en soient les conséquences... je crois que le moment où il offre sa vie à Shion en punition de sa désobéissance tout en continuant de lui barrer le passage en même temps qu'à DeathMask et Aphrodite restera toujours un de mes préférés. En cela, pourrais-je dire, Mû est également une figure de Chevalier... et peut-être aussi une Chimère à deux visages, si l'on va jusqu'au bout du raisonnement ;)
En clair (Ciel, j'en ai encore écrit des tartines O.O), voilà donc une partie des raisons qui font que j'ai si facilement replongé dans Saint Seiya... et une partie de celles qui expliquent mon obsession pour le duo Mû x Saga, personnages grandement complémentaires, à mon sens, héritiers de plusieurs traditions, même si j'ai fait le choix pour cette étude de ne me concentrer que sur la notion de "chevalerie" telle qu'elle est perçue dans notre culture occidentale. Ceci n'est bien entendue qu'une ébauche d'analyse un peu décousue (surtout sur la fin... il est tard !), et le sujet mériterait bien d'autres développements... mais je vais m'arrêter là pour ce soir, j'en ai assez et vous aussi, je crois (d'ailleurs s'il y en a qui ont lu ce pavé jusqu'au bout, je leur tire mon chapeau !).
Et puis, il faut bien que je garde des choses à dire pour la prochaine fois, non ? ;)